Le patriacat fonctionne sur l’équation domination = supériorité. Pourtant la seule supériorité que prouve la domination, c’est celle de la force et de l’agression–puisque c’est par une force supérieure mise au service de l’agression que les hommes patriarcaux ont soumis tant les femmes que les peuples colonisés. Mais bien qu’ils aient toujours voulu faire croire que leur domination impliquait une supériorité–d’intelligence, de rationnalité, de contrôle émotionnel, de courage, de créativité, de leadership etc– dans le fond, ils savent qu’elle ne résulte que de leur violence.
Par conséquent, ils doivent constamment utiliser la violence, ou la menace de la violence, pour réaffirmer cette fausse supériorité et maintenir les femmes dans la croyance à leur propre infériorité.
Et c’est à ça que servent les agressions sexuelles: à chaque fois qu’un homme harcèle une femme dans la rue, lui met la main aux fesses ou lui lance des obscénités etc, il lui fait passer le message: « Tu n’es pas un être humain et sujet de plein droit, tu n’es qu’un objet sexuel et je peux te violer quand je veux ». Chaque agression sexuelle remet l’homme à sa place de dominant et regonfle l’imposture de la supériorité masculine, sans cesse démentie par la réalité des faits. Les agresseurs sexuels sont les troupes de choc du patriarcat, et tous les hommes bénéficient de la peur qu’inspire aux femmes leur terrorisme sexuel.